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    Être ta pute

    Je donnerai beaucoup pour vous croiser, vous rencontrer !
      -Une rencontre tarifée ?
    – Comment ça?
    – Tu dis que tu donnerais beaucoup. Ça me ramène à mon fantasme de l’escort girl
    – Si cela peut vous permettre de réaliser ce fantasme pourquoi pas, ouvert à tout type de jeu tant que cela est dans le respect
    – Combien je vaux alors ?
    – A vous de me donner votre tarif
    – Ce n’est pas la question que je te pose
    – Généralement ce sont les escorts qui donnent leurs tarifs
    -Oui mais moi mon trip c’est de savoir combien tu es prêt à payer?
    – Je propose 300 pour une heure

    Il y a des fantasmes qui peuvent être puissants par l’adrénaline qu’ils procurent, celui de l’escort gril en est un.
    Je me suis posé beaucoup de questions sur le sujet, il y a plusieurs années déjà, et mes conclusions sont toujours les mêmes: ce qui m’intéresse ce n’est pas l’argent pour l’argent, mais ce que celui ci provoque dans mon esprit, l’idée que si tu me paies, tu as envie d’en avoir pour ton argent, que tu vas bien me baiser comme une chienne. L’idée que tu me souhaiteras très salope, que pour te satisfaire, je serai peut être prête à dépasser mes limites.

    Etre libertine, ça n’a pas de prix, mais ça a assurément un coût, et entre la jolie lingerie, les sorties en sauna ou en club ou les chambres d’hôtel, cela peut faire un beau budget! Alors pourquoi ne pas accepter cette offre, non pas par nécessité, mais par plaisir et pour tous les plaisirs que je pourrais ainsi m’offrir. Un équilibre en quelque sorte, et le sentiment que ce que je peux t’apporter à une réelle valeur, bien plus que financière. Celle d’une bulle de plaisir, intense ou sensuelle, selon l’envie. Une décadence physique et intellectuelle, et mettre tout en œuvre, pour que tu sois comblé, que la réalité soit à la hauteur de ton fantasme… voilà ce qui me plait et m’excite!

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    Patience et grande vitesse

    Pour une fois, c’est moi qui fait la plus grande partie du chemin qui nous sépare. Prendre une journée pour un moment libertin, j’ai l’habitude, mais quitter la région parisienne et prendre le TGV, c’est une première. Voilà des mois que nous ne nous sommes pas vus, des semaines que nous réfléchissons à toutes les possibilités pour enfin être dans les bras l’un de l’autre et des jours que cette escapade est planifiée. Rien à faire, tant que je ne suis pas dans ce TGV j’ai du mal à me réjouir de cette agréable perspective, besoin d’être sûre qu’aucun malaise voyageur, aucun colis suspect ou avarie matérielle ne viendra entraver nos projets de retrouvailles.

    Devant déposer mon bébé chez la nounou avant de partir mon timing est serré, heureusement j’ai anticipé et préparé toutes mes affaires à l’avance pour ne pas perdre de temps inutile. Courir avec la poussette et le porte jarretelle pour ne pas rater le bus a quelque chose de piquant. Je réussi à avoir 2 RER d’avance par rapport à mon heure habituelle, c’est suffisant pour avoir de la marge en cas de ralentissement, je commence à me détendre.

    Petite halte technique dans les toilettes afin de bien remettre en place bas et porte jarretelle, avant d’embarquer dans le TGV, heureuse d’être à côté de la fenêtre et dans le sens de la marche. Voilà, je peux souffler, j’avance vers toi, enfin, et désormais plus rien ne peux m’empêcher d’être bientôt dans tes bras. Les paysages défilent, d’abord dans la brume, avant de laisser place au soleil. Je suis bien, sourire aux lèvres et musique dans les oreilles. Ce voyage fait partie intégrante de mon escapade coquine, je le savoure aussi.

    Enfin, nous pouvons nous serrer dans les bras, nous embrasser, nous regarder, nous sourire. Ça te fait tout drôle de te retrouver dans cette gare TGV familière pour toi en ma compagnie. Juste le temps de prendre un sandwich et de prendre la direction de l’hôtel que j’ai réservé.

    5 heures, c’est le temps qu’il nous reste avant mon TGV retour, qu’il est bon de te sentir contre moi, de te sentir, de voir de mes yeux et de pouvoir enfin toucher ton nouveau corps aminci. Un premier corps à corps, attendu et nécessaire pour faire un peu retomber la tension sexuelle entre nous.

    Mais toi et moi, ce n’est pas que du sexe, besoin de se parler, de mettre des mots sur cette distance, sur cette relation particulière qui a évolué. Pas toujours simple de verbaliser ce que l’on ressent, pas simple d’attendre trop longtemps un moment qui passe trop vite. Mélancolie, nostalgie, frustration, nous sommes loin de l’insouciance de nos précédents rendez-vous. Nous découvrons le libertinage et ses imperfections, un peu comme si nous étions en hibernation. Vivement la fin de l’hiver!