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    Sucer n’est pas que(ue) jouer

    Vierge de toute expérience, la première fois que je me suis retrouvée nue devant un homme, le sexe en érection, je l’ai regardé dans les yeux, je lui ai souri, et j’ai eu envie de prendre possession de son membre viril. Cette mise en bouche a marqué le début de ma vie sexuelle. L’expression de son plaisir fut à la hauteur de sa surprise. Son « Mais tu es faite pour ça! » m’a flattée, j’étais fière de l’avoir ainsi autant fait vibrer.

    J’ai rencontré ensuite celui qui est devenu mon mari, prenant le temps de découvrir et d’apprécier davantage ma sexualité et de prendre de nouvelles initiatives en matière de mise en bouche. J’adore jouer avec la virilité. C’est un cadeau que j’aime offrir, mais que je refuse systématiquement s’il est réclamé. Je ne le fais pas avec tous les hommes de la même façon, mon implication dépend de mon humeur du moment, de mon désir pour l’autre et aussi de la situation. Plusieurs hommes m’ont confortée dans l’idée que j’étais plutôt douée pour la fellation.

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    Puis ma vie libertine s’est enrichie et un jour je me retrouve à partager un homme avec une copine. La voir faire  est très déstabilisant, impressionnant. Elle ne s’y prend pas du tout comme moi, n’a probablement pas le même but non plus. Là où moi je joue, titille, et m’arrête au moment propice, j’ai l’impression qu’elle recherche vraiment la jouissance de son partenaire. Je reste un peu en retrait, plus dans l’observation, à ne pas vouloir entrer dans une sorte de compétition.

    La fellation est un domaine dans lequel elle excelle, c’est indéniable. Elle ne suce pas qu’avec sa bouche, mais aussi avec ses yeux, ses mains, son cul, c’est tout son corps qui s’implique. Loin de remettre en cause mes propres talents, j’essaie plutôt de m’enrichir de l’expérience.

    Plus récemment, un autre trio, m’a mise dans la même position. Me voilà à observer une autre copine experte en la matière. Les réactions flagrantes de notre amant l’attestant. Une fois encore, la comparaison n’est pas aisée, surtout avec une femme qui maîtrise autant le sujet. Je regarde. La conversation vient enrichir le plaisir: « Tu vois, tu peux faire comme ça aussi »… « Et ça, ils aiment bien en général ». Me voilà à apprécier la leçon, autant que l’amant en profite. Je comprends qu’elle a appris plein de choses en nouant le dialogue avec ses amants, en leur demandant leurs préférences, en apprenant à connaitre chacun d’eux, et leurs petites faiblesses.

    Ce que m’ont appris ces hommes et surtout ces femmes, c’est qu’il n’y a pas une façon de sucer mais une multitude. Nos talents et nos sensibilités sont complémentaires, divers et variés. Nous avons toutes les trois un point commun, l’essentiel: nous aimons ça. C’est ce qui fait toute la différence en matière de fellation. Le plaisir est partout mais surtout dans l’envie de donner.

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    Patience et grande vitesse

    Pour une fois, c’est moi qui fait la plus grande partie du chemin qui nous sépare. Prendre une journée pour un moment libertin, j’ai l’habitude, mais quitter la région parisienne et prendre le TGV, c’est une première. Voilà des mois que nous ne nous sommes pas vus, des semaines que nous réfléchissons à toutes les possibilités pour enfin être dans les bras l’un de l’autre et des jours que cette escapade est planifiée. Rien à faire, tant que je ne suis pas dans ce TGV j’ai du mal à me réjouir de cette agréable perspective, besoin d’être sûre qu’aucun malaise voyageur, aucun colis suspect ou avarie matérielle ne viendra entraver nos projets de retrouvailles.

    Devant déposer mon bébé chez la nounou avant de partir mon timing est serré, heureusement j’ai anticipé et préparé toutes mes affaires à l’avance pour ne pas perdre de temps inutile. Courir avec la poussette et le porte jarretelle pour ne pas rater le bus a quelque chose de piquant. Je réussi à avoir 2 RER d’avance par rapport à mon heure habituelle, c’est suffisant pour avoir de la marge en cas de ralentissement, je commence à me détendre.

    Petite halte technique dans les toilettes afin de bien remettre en place bas et porte jarretelle, avant d’embarquer dans le TGV, heureuse d’être à côté de la fenêtre et dans le sens de la marche. Voilà, je peux souffler, j’avance vers toi, enfin, et désormais plus rien ne peux m’empêcher d’être bientôt dans tes bras. Les paysages défilent, d’abord dans la brume, avant de laisser place au soleil. Je suis bien, sourire aux lèvres et musique dans les oreilles. Ce voyage fait partie intégrante de mon escapade coquine, je le savoure aussi.

    Enfin, nous pouvons nous serrer dans les bras, nous embrasser, nous regarder, nous sourire. Ça te fait tout drôle de te retrouver dans cette gare TGV familière pour toi en ma compagnie. Juste le temps de prendre un sandwich et de prendre la direction de l’hôtel que j’ai réservé.

    5 heures, c’est le temps qu’il nous reste avant mon TGV retour, qu’il est bon de te sentir contre moi, de te sentir, de voir de mes yeux et de pouvoir enfin toucher ton nouveau corps aminci. Un premier corps à corps, attendu et nécessaire pour faire un peu retomber la tension sexuelle entre nous.

    Mais toi et moi, ce n’est pas que du sexe, besoin de se parler, de mettre des mots sur cette distance, sur cette relation particulière qui a évolué. Pas toujours simple de verbaliser ce que l’on ressent, pas simple d’attendre trop longtemps un moment qui passe trop vite. Mélancolie, nostalgie, frustration, nous sommes loin de l’insouciance de nos précédents rendez-vous. Nous découvrons le libertinage et ses imperfections, un peu comme si nous étions en hibernation. Vivement la fin de l’hiver!