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Baiser responsable

Libertiner, c’est s’exposer aux MST. J’ai déjà été exposée comme toutes les femmes sexuellement très active au HPV. C’est la partie la moins agréable du jeu, parce que c’est facile de se retrouver dans une situation à risque, ne serait-ce que simplement parce que pour moi il est inconcevable de sucer du latex. Il y a parfois, plus rarement, des accidents ou des partenaires irrespectueux et irresponsable. Il y a plusieurs années je me suis retrouvée dans un centre de dépistage car mon partenaire a joui en moi alors que je pensais qu’il avait un préservatif. J’étais choquée, car à l’époque désireuse de tomber enceinte de mon mari je ne prenais pas la pillule. Heureusement tout s’est bien terminé et je ne suis pas tombée enceinte ce mois là.

J’ai longtemps considéré ma sexualité comme un sujet intime et personnel, et je n’ai jamais osé avouer que j’étais libertine à mon médecin traitant ou ma gynécologue. Je leur demandais à l’occasion une ordonnance pour « faire le point sur les MST » sans en dire davantage. Depuis plusieurs mois, mon état d’esprit a changé et j’ai décidé d’oser mon coming out face au corps médical ! Comme je n’arrivais pas à en parler à ma gynécologue que je connais depuis trop longtemps, j’ai décidé de consulter une autre gynécologue plus proche et plus jeune, à qui je l’ai dit d’emblée. Mon médecin traitant n’est toujours pas dans la confidence, j’ai utilisé l’application Qare pour demander à un médecin que je ne connaissais pas ma dernière ordonnance de dépistage.

Et puis un jour on m’a parlé de la PREP, c’est un traitement préventif que l’on prend entre 24 et 2h avant un rapport sexuel, puis 24h et 48h après, il protège du VIH.

J’ai donc pris rendez-vous dans un Cegidd en hôpital car c’est là où on peut être accompagné pour mettre en place le traitement. Les médecins peuvent aujourd’hui prescrire ce traitement mais peu sont désireux de le faire ou formés sur le sujet. Cela devrait se démocratiser avec le temps.

Toujours est-il qu’avant le rendez-vous, je suis allée en laboratoire faire tous les examens et qu’ensuite le médecin m’a reçu en consultation. Cela a duré près d’une heure où elle m’a parlé de toutes les MST et des solutions pour se protéger. Elle m’a proposé un vaccin contre la gonococcie qui provoque des infections urinaires. Je suis déjà vaccinée contre les Hépatites.

Que ce soit dans le laboratoire ou dans le bureau du médecin, je me suis retrouvée face à des femmes bienveillantes qui m’ont félicité d’entamer cette démarche, car c’est important de se protéger et de protéger les autres. J’avoue aujourd’hui avec le recul, je regrette d’avoir ressenti ce tabou sur ma sexualité vis à vis du corps médical. Pour le moment ce sont surtout des hommes homosexuels qui vont consulter. Avant de partir, elle m’a dit : si vous connaissez des femmes comme vous, parlez en, car aujourd’hui beaucoup de choses sont possibles pour se protéger !

Femme ou homme, nous sommes tous concernés et je ne peux que vous encourager à vous informer sur les solutions qui peuvent vous protéger et protéger les autres !

https://www.aides.org/prep

dav

Un commentaire

  • Anonyme

    Bel article informatif, et très utile. Merci

    Pour être plus complet, demandez à votre médecin d’ajouter une sérologie HSV-2.
    L’herpès génital étant aussi une mst très répandue

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