Réflexions,  Sexualité,  Sur le vif

Je me suis faite baisée

Son approche est un copié collé, je ne suis pas dupe, mais il a le mérite de me faire sourire. Il écrit bien, semble cultivé, m’envoie un texte qu’il m’invite à lire.

Le feeling est bon. Il écrit relativement bien, n’habite pas loin, je n’y vais pas par 4 chemins, je lui propose de se rencontrer. Il me précise qu’il peut recevoir, ça me convient, il poursuit:

« Il me semble que nous ayons un accord, Je souhaiterais faire de vous mon objet sexuel. Êtes vous d accord?
– Si le feeling se confirme, je crois que ça me ferait plaisir
– Vous viendrez en robe (ou jupe) et talon
A votre arrivée vous devrez choisir…. »

Je devine qu’il va me proposer une rencontre à l’aveugle. Le jeu peut être excitant. Il me dit qu’il faudra que je lui précise mes limites et un safe word. Il semble expérimenté.

Dans la journée, je suis excitée à l’idée de ce rendez-vous. Il me demande de lui montrer 3 robes et paires de chaussures, il m’indique son choix.
« Vous demanderez à votre homme de choisir vos sous vêtements »

L’heure arrive, j’ai toutes les indications. La porte du bas est entre-ouverte grâce à un rouleau vide de papier toilettes qui bloque la porte. Au premier étage, un bandeau est sur la poignée de la porte. Je choisi de le mettre. Il ouvre la porte, me dit bonjour, m’attrape les mains pour me guider dans son salon.
Il me fait remarquer que j’ai mis le bandeau « Sinon à quoi bon ? » lui dis-je. « Elles le font toutes ! » Sa voix est agréable, il met de la musique, soulève ma robe pour voir ce que mon homme a choisi comme dessous. Me demande de me mettre à genoux, il a prévu un petit coussin pour que ce soit plus confortable. Il sort une petite bouteille du frais et la passe furtivement sur mon décolleté. J’entends le bouchon sauter, il me tends un verre et trinque à notre rencontre. Je bois une gorgée. Il me demande de me cambrer, caresse mes fesses, puis claque et recarresse. Il prend un fouet commence à l’utiliser sur mes fesses me demande si ça va. Je lui dit que si nécessaire je dirais « stop ». Il baisse ma culotte, ma robe, enlève mon soutien gorge, me caresse rapidement, me demande si j’ai les tétons sensibles, je l’entends aller chercher des accessoires. Il me met un collier autour du cou, une laisse. Il prend un vibro qu’il positionne sur mon clito, j’en ressens les premiers effets, je me tortille, il m’interdit de jouir, ça ne dure de toute façon pas assez longtemps. Il s’installe devant moi, ses jambes m’encerclent: « vas-y fais moi bander ! » Je sens un jean, je parcours de mes mains son entrejambe. J’ai d’abord du mal à travers son pantalon à sentir sa queue. Elle était bien cachée en dessous. J’ouvre son pantalon, mes mains se mettent à l’œuvre, puis ma bouche. Je m’applique, et en même temps je constate que l’alchimie n’est pas là, il y a une petite odeur qui se dégage de son corps ou de ses vêtements qui ne me plaît pas. Il bande, me demande de lui tendre les mains, y verse du gel et me dit:  » Quitte à le prendre en main, autant bien le faire ! » Son membre glisse très bien entre mes mains, mais le produit a une odeur et un goût pas très agréable en bouche. J’approche alors ma poitrine pour une branlette espagnole. « Très bonne initiative » Après quelques instants je peux de nouveau le sucer, il veux être bien dur pour bien me prendre ensuite. Je sens que je suis trop sensuelle, trop douce à son goût. Il va chercher de quoi m’attacher les mains dans le dos: « Vas y avale bien, encore… Plus profond, encore… » Je passse ma langue en dessous de sa queue, il s’enfonce plus profondément en montrant plus de satisfaction: « Voilà comme ça, et surtout n’avale pas ta salive, crache tout sur ma queue. » Je repousse les limites de ma zone de confort, je ne peux pas dire que j’aime ça, mais je vis ça comme une expérience, et je constate qu’effectivement, il apprécie. Il enfonce encore plusieurs fois son membre au plus profond de ma gorge en me faisant déglutir, cracher, j’ai la bouche dégoulinante « Là tu vois tu es une belle salope qu’on a envie de baiser!« 
Il me demande ensuite de me mettre en levrette sur le canapé, il prend quelques instants et me pénètre ainsi. « Tu l’aimes bien ma bite?  » Je dis oui, même si j’ai déjà eu mieux. J’essaie de profiter et d’apprécier ses coûts de reins, après tout, c’est pour ça que je suis venue.
Il me guide dans la chambre, me remets à quatre pattes et me rebaise. Puis j’entends un bout de plastique. Il s’allonge et me demande de m’approcher de lui. Il veut que je le resuce, cette fois sans les mains dans le dos. Je m’exécute, et en même temps, je m’interroge sur la situation: il a une voix agréable, mais c’est peut-être la seule chose que j’apprécie. La mauvaise odeur , l’inconfort qui se dégage de la situation, cette façon, je dois dire prévisible qu’il a de penser surtout à son plaisir. Je me demande à quoi il ressemble et quand je vais le découvrir, et si ça pourrait me faire changer d’impression sur ce qui se passe et sur le fait qu’il y a peu de chance que j’ai envie de revenir.
Je n’ai pas eu à me poser ces questions très longtemps, il a semblé avoir eu du plaisir, sans pour autant éjaculer et là il me dit d’un ton sec: « Tu peux enlever ton masque, les accessoires, te rhabiller et y aller !« 
Je découvre alors un homme pas du tout à mon goût, un appartement miteux, du bazar partout, rien qui ne me retienne c’est évident.
Je crois qu’il a de la chance que les filles choisissent le bandeau car sinon, il n’aurait aucune chance de conclure. C’est certain que j’aurai probablement aimé que ça prenne une autre tournure, j’ai été libre à chaque instant de mes choix et je les assume, bons ou mauvais, c’est une expérience. J’aurai eu plus de plaisir à imaginer la rencontre quʼà la vivre. Il n’y a que celui qui ne fait rien qui ne se trompe jamais!

4 commentaires

  • Recre_a_deux

    C’est un beau témoignage sans fard. Toutes les rencontres ne se passent pas forcément comme on l’a imaginé ou fantasmé, cela fait partie du jeu. Merci pour ce partage et votre lucidité.
    Il m’est arrivé aussi de vouloir aller au bout du fantasme, d’être dans le feu de l’action et de me dire intérieurement : tu as voulu être là, assume et vas au bout même si je n’en retirais pas le plaisir escompté.
    Vous le dîtes fort bien : quand on veut tenter des expériences il faut assumer ses choix. Bravo pour le courage de l’avoir vécu et de le raconter.

  • Doumbe

    Récit très sympathique et qui donne a découvrir d’autres histoires je suis fan de ses ecrits qui aiguisé l’appétit du lecteur

  • felixvandenesse

    Merci pour ce texte tout à fait intéressant qui tranche sur ceux, très convenus et répétitifs, que l’on peut lire un peu partout dans les blogs ou magasines féminins/istes et qui vantent en permanence l’aspect épanouissant positif de ces « expériences » un rien transgressives et de ces fantasmes mis à exécution. Enfin, la curiosité du lecteur est piquée et le récit prend une saveur particulière. Il est vrai que « tout y est » : la proposition de l’inconnu à laquelle vous cédez, un peu malgré vous, alertée par quelques signaux avant-coureurs (le « copier-coller » de « l’approche »); votre excitation qui prend le dessus sur votre hésitation; le déroulement de la « séance » où, malgré une réticence grandissante, vous vous « laissez faire » (mais c’était le « contrat » que vous honorez parfaitement, il faut le reconnaître) et l’apothéose finale où vous vous trouvez face à un étranger qui non seulement dégage une odeur nauséabonde mais qui révèle aussi un physique disgracieux et se livre à ses petits jeux pervers dans un appartement miteux et négligé. Comme ce retour à la réalité est réjouissant ! Une vraie parodie de conte de fées à la Maupassant !
    Ajoutons, que, comme dans tout bon récit votre chute, éclaire de manière magistrale l’ambiguïté du titre « je me suis faite baisée » et pose cette éternelle question auquel tout aspirant.e libertin.e se pose : « vaut-il mieux se contenter de fantasmer ou réaliser ses fantasmes » ? Réponse pas évidente à laquelle on ne peut répondre qu’au terme de sa vie, sans doute.

    Donc, oui, ce texte est un des meilleurs que j’ai lus de vous, avec ceux où vous évoquez vos aventures de jeunesses…

    F.d.V

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