Sur le vif

Le prix à payer

J’aurai aimé passer la nuit avec lui, le sentir contre moi, le regarder dormir, prendre une douche au petit matin, partager un petit déjeuner avant d’aller travailler.
Mais à l’approche de minuit, j’ai dû me résigner à le quitter, je n’ai pas insisté pour rester près de lui. C’était pourtant ce dont j’avais le plus envie, mais j’ai senti qu’il était préoccupé, épuisé et pas dans le même état d’esprit que moi. Être libertine, ce n’est pas toujours faire des folies de son corps toute la nuit, c’est aussi parfois comprendre que son bel amant ne peut donner davantage, qu’il est préférable de regagner seule les draps froissés d’une chambre d’hôtel et rester sur les intenses souvenirs d’une délicieuse soirée. Apprendre à faire abstraction de ce que l’on aurait aimé pour apprécier les moments d’émotion qu’il a pu me donner. Malgré tout ce qu’il m’apporte, il n’est pas cet amant idéal que j’aimerai. Il est simplement lui avec ses qualités et ses défauts, et entre nous, ce ne sera jamais parfait, il faut l’accepter. Contrairement à nos petits rendez-vous spontanés, il y a toujours dans nos moments programmés des regrets, à la hauteur des attentes que nous avions. Ce ne pourra jamais être exactement comme on veut. Mais ces instants d’imperfection me font réaliser que ces petites déceptions, à chaque fois redoutées, sont peut-être tout simplement le prix à payer pour vivre ces inestimables moments d’exception.

5 commentaires

  • Plaisirs... à partager

    Ah quand ce moment de langueur un peu triste suit le plaisir… Mais la séparation conduira à de belles retrouvailles :-)

  • nOnO

    tu utilises imperfection et déception dans la même phrase qu’exception. il faut faire un choix mme Lilou, profiter sans trop se poser de question pour vivre pleinement ton plaisir

  • Jo

    Et bien moi j’ai passé un weekend prolongé avec une vieille amie. Nous avons dormi ensembles et je brûlais de désir pour elle. Brûlais de la toucher, de sentir sa peau. Mais je savais que ça gâcherait notre amitié.
    J’ai tenu deux nuits. A la troisième j’ai cédé au désir d’embrasser le morceau d’épaule qui dépassait de son T-shirt un peu lâche. Sa peau légèrement cuivrée et si douce me faisait perdre la raison. J’ai glissé doucement vers elle, puis j’ai posé mes lèvres sur sa peau.
    Un temps infini a passé. Pourtant une seconde après elle s’est raidie. Et d’une voix rauque elle m’a demandé :  » Qu’est ce que tu fais ? »
    Que répondre? Les mots se sont progressivement enchainés dans un drame sans nom. Elle est partie dans la nuit, ivre de colère, j’ai dû la suivre à distance jusqu’à ce qu’elle se pose sous un abri bus et que l’on parle.
    Verdict : t’es un ami. Qui sonne comme tu n’es qu’un ami.
    Insupportable.
    Mais je le savais n’est ce pas?

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